Les chats

Sur la table toute neuve de ping pong, des graines du sapin étaient maintenant répandues en ce début d’automne. Une chaise longue recouverte de rideau blanc était repliée contre la table ,sans doute pour éviter la pluie . Pour le reste le jardin était recouvert d’herbes folles ,de menthe ou de citronnelle .Elle s’avança un peu , des sacs avaient été répandus contenant des objets métallique de toute sorte . Ici contre son gré,  elle regarda la maison qui semblait abandonnée .

Dans le jardin, des chatons, la mère et une seule poule qui cherchait un endroit où se poser ,gonflée de plumes , la regardaient.

Les « mauvaises herbes » recouvraient la terre de leur vert printemps, parmi les pissenlits et les orties. Quelques objets disparates  créaient un décor étrange , étagères roses et 2- CV crème .

Micheline  vit alors la seule fraise  , dévorée par les pucerons.

La poule et les chats semblaient attendre graines et pâté . Un escabeau servait aux chatons à aller et venir entre le jardin et celui du voisin . Un vieux poirier dont le tronc avait été cimenté ,technique ancienne, faisait semblant de donner des poires.

.Un encore plus vieux sapin répandait ses fruits rouges toxiques et gluants  .

 Dans le jardin , les chats se déplaçant lentement  ,s’installaient sur la table et les fauteuils et guettaient . La mère était tigrée , sauvage ,le chaton ,blanc et roux ,  semblait plus apprivoisé. Le  mur ancien , accueillait le lierre  avec l’impression d’une queue rousse de renard, surplombée des feuilles de vert sombre. La poule semblait ne plus pouvoir tenir sur ses pattes. La vigne vierge s’accrochait aux murs de la maison ancienne et grimpait jusqu’aux fenêtres des chambres .Les ifs   protégeaient de la rue , pourtant désertée , des figurines animalières de tôle décoraient aussi.

Micheline se sentit un destin d’écrivain , avec cette phrase de son roman en tête , qui devait servir pour commencer son dernier ouvrage :  « J’espère que tu ne m’en voudras pas .... » disait le personnage ,pétri de culpabilité.